Koss entra dans la taverne, l'air hagard, et bizzare, comme à son habitude.
Tirant un tabouret à lui , il s'installa et ouvrit la bouche dans le but évident de conter une histoire...
[hrp]C'est un texte de sf, désolé^^ mais j'avais trop envie de le poster, il n'y a que deux chapitres pour l'instant. Prenez plaisir à les lire
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Chapitre premier- La mort d'un monde
Les chuintements d'acier de la porte finissaient de résonner dans la salle froide et austère. Une table massive en plastacier trônait au centre de la salle, et à ses murs s'ouvraient deux grandes baies vitrées donnant sur le vide spatial...
Depuis quelques heures , maintenant, la réunion avait commencé. L'enjeu ? Des milliards de vies humaines... Le Harbinger Of Pain stationnait depuis la nuit tombée en haut d'Akanis V. De la vaste planète montaient des lueurs rouges et noires, de fumées, et des feux de l'industrie... Quelques heures plus tôt, le gouverneur Henrick Van Staal avait été conduit dans la salle de réunion du Harbinger Of Pain pour y mendier la vie de sa planète... Il était parfaitement conscient de l'épée de damoclès qui flottait au dessus de sa planète, il le savait depuis qu'on avait signalé le vaisseau à la triste réputation dans les alentours... Le terrible Harbinger Of Pain, rendu célèbre par ses crimes atroces... Le servo-bras du gouverneur grinca, et il tourna la tête vers la porte qu'il avait entendu grincer. Son oeil perça les ténèbres du vaisseau, et son coeur fut saisi d'effroi, comme à la vision de la mort elle-même. Kelthiar. Le seigneur du Harbinger. L'homme était engoncé dans une imposante armure noire de jais, et à sa ceinture pendait un ensemble de lames et de pistolets archaïques, semblant dater de l'époque ou les hommes ne savaient que naviguer sur la mer...
- Je vous en prie, gouverneur.
Ce mot était prononcé avec un mépris évident, et Henrick regarda le pirate d'un air craintif...
- Installez-vous, je vous en prie...
Toujours ce ton railleur... Les joues du gouverneur se colorèrent de rouge, et il s'assit sur un bloc de marbre.
- Seigneur, je vous en prie, épargnez ma planète! Nous sommes d'honnêtes travailleurs, et nous...
Kelthiar le coupa aussitôt d'une voix sèche :
- Ne commencez-vous donc pas par les politesses d'usage ?
Cette manière de rabaisser Henrick énerva le pauvre homme et il s'emporta :
- Assez d'élucubrations, à la fin ! Que voulez-vous donc à ma planète ?
- Votre... planète...
Il leva une main gantée de rouge, ouvrit la paume, et la referma aussitôt. Henrick se retourna, et fit un signe en direction de l'ombre derrière les piliers. Deux soldats en sortirent, et se dirigèrent à toute vitesse vers le Seigneur de la Désolation, dans le but évident de mettre fin à ses jours. Henrick espérait ainsi dissuader la flotte d'accomplir sa sinistre oeuvre. Il n'avait que trop bien compris ce que signifiait le mouvement de paume du pirate. L'écrasement de sa planète. Un vent de panique, de destruction, de mort, et de silence...
Un éclair argenté scintilla dans l'obscurité. Un des deux assassins s'effondra.
- Voyons, gouverneur, je ne souhaite pas mettre fin à votre vie, comment dire, prématurément... Alors rappelez votre chien de garde !
Résigné, l'homme rappela à lui son assassin.
- Maintenant que vous êtes calmé, accompagnez-moi.
Le guerrier se dirigea vers la plus grande des deux baies vitrées. Akanis se rapprochait à vue d'oeil. Dans quelques heures, elle serait proche...Trop proche...
- Voyez, gouverneur. Akanis... Votre palnète et derrière elle, le passage de Raal..
- Le passage de Raal ?
Intrigué, Henrick n'avait pu retenir sa question entre ses lèvres...
- La frontière entre les mondes... Entre le matériel et l'immatériel... Entre les faibles - nous - et les puissants...
Les deux hommes, les deux ennemis , étaient plongés dans la contemplation de ce monde, et chacun d'eux savait qu'il allait bientôt périr.
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A terre, la population s'agitait... Les cieux noircissaient à vue d'oeil, et la température chutait. Du sol, l'on pouvait voir une infime partie du Harbinger Of Pain... Celle-ci se couvrait d'arcs d'énergie violette et répandait un bruit effroyable... A l'avant du vaisseau, on pouvait apercevoir un énorme mouvement, comme l'ouverture de portes de dimensions gargantuesques. Puis, un tube en sortit, court, mais si noir, que l'espace alentours paraissait être avalé par la bouche béante de l'objet étrange...
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- Vous commencez à comprendre, gouverneur ?
Henrick sursauta. Voilà une dizaine de minutes que le silence avait été complet...
- Comprendre quoi, pirate?
Le seigneur éclata d'un rire démoniaque, et leva sa main gantée, en direction de la planète.
- Contourner cette planète me ferait perdre de précieux instants... Comprenez-donc qu'il n'y a plus de vie possible sur cette terre, gouverneur.
Henrick saisit alors le sens de ses paroles. Dès le début, sa cause avait été perdue. Le seigneur de la désolation avait choisi lui-même le destin d'Akanis V. Un futur qui volait en éclats, comme une carafe qu'on laisse choir... Comment la vie de milliards d'humains pouvait indifferer à ce point Kelthiar ? Comment un sacrifice si imposant pouvait être si facile ? Et il comprit. L'esprit humain. L'esprit humain était la cause de la colonisation d'Akanis. Et la cause de sa perte, aussi... Le désespoir envahit l'homme, et il ne réagit même pas quand le Pirate mit fin à l'existence de son deuxième soldat.
- Nous voilà désormais en tête à tête, gouverneur...
A ce moment, le vaisseau trembla. Les batteries du dévoreur de monde étaient chargées...
Au milieu de la salle, la table s'ouvrit en deux, pour laisser la place à une cage, entourée d'instruments de torture sophistiqués.
- Une salle de réunion... Voici votre ultime sacrifice , gouverneur... Mais, soyez réconforté, vous ne serez pas le seul à ne pas voir le jour... Des milliards d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards, mourront aujourd'hui avec vous...
Kelthiar saisit alors Henrick, et lui asséna un coup au crâne. Le gouverneur s'évanouit, et le pirate l'enferma dans la cage. Des volets de protection s'abattirent devant les baies vitrées, cachant le spectacle de l'agonie aux yeux du gouverneur, qui reprenait conscience. Le seigneur de la désolation s'adressa à lui :
- Je monte sur la passerelle, admirer mon oeuvre grandiose... Sachez que le dévoreur d'âmes nécéssite un sacrifice... C'est vous qui allez tuer votre peuple !!!
Il acheva en hurlant. Une lueur de folie éclaira ses yeux. Dans la passerelle, il pouvait admirer à loisir son crime. La bouche du dévoreur d'âme cracha la mort, et un trait d'énergie pure fila en direction de la planète. Les mers bouillirent, les forêts s'embrasèrent, les villes s'effondrèrent et les humains périrent...
Les lèvres de Kelthiar se retroussèrent sur ses dents taillées en pointe. Il se délectait du cri de détresse de la planète agonisante.
Il se nourissait de l'agonie.
Chapitre second- La fureur des pairs
Les cendres d'Akanis V entouraient le vaisseau...Des milliers d'âmes avaient été prises ce jour, par l'avidité d'un seigneur de la désolation...
Le coeur de la planète se désagregait, rouge et incandescent après l'effroyable tir. La lumière du faisceau avait brillé jusqu'aux bases militaires de Hellbay, le monde-forteresse des seigneurs du commerce.Akanis V avait brûlé, et les Commerçants avaient perdu leur meilleur fournisseur de métal et d'alliages divers...
« Scribes! »
Le pas lourd de Lidakka, le Premier Seigneur du Commerce, résonait dans la petite cellule.
«Récuperez le témoignage de cet homme, et transcrivez-le bien...
-Certes, seigneur...»
Le Scribe leva son bras, et sa plume en sortit avec un glissement froid. Il tira des pans de son long manteau un rouleau de parchemin, et son oeil unique fixa le papier jauni.
«Seigneur Lidakka....seigneur Lidakka... Aidez-nous, je vous en prie!»
L'homme qui avait parlé était jeune, trente ans tout au plus, mais ses traits étaient déformés comme par un terrible événement.
«Calmez-vous, calmez-vous s'il vous plaît... Expliquez-moi...»
Les fourrures précieuses ornant l'armure de plastacier du Commerçant tremblèrent en même temps qu'il se baissait pour s'approcher de l'homme prostré sur le sol froid de la cellule austère.
«Eh bien voilà, seigneur, je vais raconter....
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«Cours, Endak, cours! Au spatioport, et vite!
J'arrive, je suis derrière toi!»
La salive de l'homme térrifié s'accrochait au petit communicateur accroché autour de son cou. Autour de lui, la planète se mourait...Le gouverneur avait annoncé une flotte en stationnement au dessus de la planète, et était partit à leur rencontre... Il n'était pas revenu.
Un immeuble s'effondra. Plus que deux rues, et Endak serait au spatioport... A côté de lui, des hommes mourraient sans discontinuer... Il avait laissé sa femme et sa fille derrière lui, tuées par un éboulis...
Les larmes creusaient des sillons sous les yeux d'Endak... La rage, aussi. Il serra les poings. Pour Marya et Allyssia, il devait survivre...
Enfin, le spatioport était en vue. Toujours plus de feu, toujours plus de morts. La chaleur montait de minutes en minutes, et d'ici un petit quart d'heure, les océans se mettraient à bouillir, et les forêts auraient pris feu. Inutile de préciser que les humais auraient déjà été éradiqués de la surface de la planète.
«Allez, monte, qu'est-ce que tu attends?»
Endak se tourna vers le petit transporteur et embarqua, le coeur gros...
«Essaye de te reposer, vieux...
-Ok, Djahr,ok...»
Le nommé Djahr prit les commandes du véhicule, et décolla en trombe de la planète mourante.
Heureusement, la flotte du Seigneur de la Désolation était trop occupée à se rassembler pour poursuivre un frêle esquif à travers l'espace...
Erdak ferma les yeux. Il les rouvrit aussitôt. Aux ténèbres du sommeil s'étaient supperposées la lueur de l'incendie et le parfum de la mort... Il était impossible de décrire l'expérience vécue...
Il se leva alors et regarda en arrière de lui. Une centaine de rescapés... Qui tous sanglotaients. Certains étaient déjà fous, d'autres au regard dur avaient déjà pleuré les leurs. Ils se tournaient vers l'avenir.
Désespéré, Djahr prit la parole:
«Et maintenant, où va-t-on?
-Aucune idée , mon vieux, aucune idée... On va dériver jusqu'à ce que la flotte nous retrouve, et on pourra enfin crever en paix...»
A ce moment, une jeune femme s'approcha d'un pas doux, et se tourna vers les deux hommes.
«Hellbay n'est pas si loin, nous y serions en sécurité...
-Hellbay? Erdak la regarda , intrigué.
-Oui, Hellbay, le mode-forteresse des Seigneurs du Commerce...»
Et le cap fut mis sur Hellbay...
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Les lèvres du Seigneur Commerçant se serrèrent.
«Kelthiar, comme on se retrouve....»
Sa voix avait seulement été audible pour le scribe, dont la plume s'était rétractée dans son corps étrange , mécanisé et dévasté...
« Relève-toi, Erdak... Rendez-vous, toi et tes rescapés, à la caserne... Vous aurez l'occasion de vous venger...
-Mais... Seigneur..... »
La prothèse bionique du Seigneur grinça...
« Il y a longtemps que je n'avais parcouru l'espace et maié le sabre, mais il est l'heure de croiser le fer... »
La porte de la cellule claqua... Lidakka était sorti, furieux... Le sang coulait de son nez, et il serrait la main sur la garde de son sabre... La porte de la Salle du Concille s'ouvrit. Les sept autres Seigneurs étaient là, attendant le résultat de l'interrogatoire.
« Messieurs, il est l'heure de dérouiller vos servo-articulations! Nous partons en guerre...
-En guerre? Mais, il n'est pas nécéssaire de...
-Silence! Que celui qui ne désire pas participer à cette croisade se présente! »
Aucun homme ne bougea.
« Nous allons avoir l'occasion de venger des vies humaines, et d'empêcher le chaos sur cet univers. Messieurs, dégainez le sabre, et haranguez les troupes! La fureur des Commeçants va s'abattre, et j'y laisserai moi-même la vie si nécéssaire, mais notre victoire doit être, et cela à n'importe quel prix... Alors messieurs, sentez la fureur qui coule en moi, et répondez-y! »
Il tira son sabre de son fourreau, le leva, et cria:
« Nous demandons vengeance!
-Vengeance! »
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Koss se leva d'un pas chancelant... En effet il avait bu pas mal pour tenir lors du conte... Il quitta la taverne d'un pas moins alerte que lors de son entrée...